Parole de dirigeant(e) de Groupement d’Employeurs
Barbara Atlan – Gemme 34
Quel est ton parcours avant d’arriver dans le monde des Groupements d’Employeurs ?
J’ai un parcours plutôt axé communication institutionnelle, publique et politique avec une spécialisation en relations médias. Après des études à Sciences Po Toulouse et Sup de Pub Paris, je suis passée par plusieurs tailles et types de collectivités : en cabinet ministériel auprès de Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, en tant que conseillère communication et presse ; à la Mairie de Paris, au service presse d’Anne Hidalgo, où je me suis spécialisée sur les enjeux liés à la culture, au sport, au tourisme, à la santé et au handicap. Pour la ville de Paris, j’ai également été responsable de la cellule presse pour accueillir l’UEFA EURO 2016 : presque une année d’organisation et de préparation avec mon équipe pour arriver le jour J sur la fan zone Tour Eiffel, avec plus de 3500 journalistes internationaux à gérer pendant 30 jours de compétition.
Après cette expérience extrêmement enrichissante, j’ai eu besoin de retourner vivre dans le sud de la France. Connaissant bien Toulouse, ville de mes études, et souhaitant découvrir Montpellier, une opportunité s’est ouverte à moi en tant que responsable du service presse de la Région Occitanie à un moment particulièrement intéressant : la fusion des régions. Après 2 années, je me suis ensuite lancée dans l’aventure entrepreneuriale, en tant que consultante en communication, relations médias et media training, j’ai fait de la formation et donné des cours à la Faculté de Montpellier et dans des écoles toulousaines. Ce fût pour moi deux années particulièrement challengeantes !
Comment es-tu arrivée dans le monde des GE ?
Un matin, j’ai vu passer une offre d’emploi pour le GEIQ BTP Hérault. Et là, plein de mots clés ont résonné, m’ont marqué, des sujets sur lesquels je travaillais au début de mon parcours : l’insertion, la jeunesse, etc. Le GEIQ, c’est tendre la main à des personnes qui en ont besoin et s’engager pour l’insertion.
Quelles sont les particularités du poste de directrice d’un Groupement d’Employeurs / d’un GEIQ ?
Alors ce qui est génial c’est que l’on est vraiment multi-tâches. Il faut être très polyvalent, à la fois chargé(e) du développement, de la communication, des RH, du juridique, des relations publiques, des partenariats, etc.
Il faut aussi savoir gérer une entreprise car nous bénéficions de très peu d’aides publiques, il faut pouvoir manager, mobiliser et faire évoluer l’équipe permanente ainsi que nos salariés mis à disposition.
Ce qui est passionnant c’est que l’on est sur deux sujets différents entre le GE et le GEIQ, c’est une mobilité intellectuelle très forte afin de passer d’un sujet à un autre assez rapidement, de comprendre les enjeux et les acteurs, etc. C’est en fait très complet, à la différence d’un poste plus classique où l’on est parfois cantonné à la même tâche, dans son coin. Là, nous sommes une équipe, à taille humaine, et on doit toucher à tout.
Quelle est la plus-value du Groupement d’Employeurs ?
Le groupement d’employeurs répond à une recherche d’emploi durable, de stabilité de vie pour le salarié et d’aide au développement du côté de l’employeur, en intégrant des compétences à temps partagé. C’est pour moi l’avantage essentiel des Groupements d’Employeurs.
Pourquoi une structure devrait-elle adhérer à un GE ?
Selon moi, elle a tout à gagner. Elle n’a pas à gérer les contraintes administratives, le recrutement, l’aménagement du temps de travail, etc.
Le GE s’occupe de tout cela, ce qui apporte beaucoup de sérénité et de stabilité aux entreprises.
Ce qui est intéressant aussi, c’est que l’on va pouvoir proposer aux entreprises un salarié qualifié, qui sera là pendant toute la durée du contrat, qui aura les repères et la culture de la structure. Pas besoin de reformer une personne à chaque fois. C’est une forte valeur ajoutée qui pèse dans le choix de se tourner vers un groupement d’employeurs plutôt que vers l’intérim.
Pourquoi un salarié devrait-il travailler au sein d’un GE ?
L’intérêt du Groupement d’Employeurs pour un candidat c’est déjà d’avoir un employeur unique, UN SEUL contrat de travail ; c’est aussi d’avoir une diversité de tâches et de missions au sein de structures différentes. Je pense notamment aux nouvelles générations en recherche d’expériences diverses, le GE offre la possibilité de découvrir plusieurs pratiques, de s’enrichir de diverses méthodes de travail.
C’est réellement une expérience 2 ou 3 en 1.
Pour le GEIQ, quel que soit le parcours du demandeur d’emploi, ses qualifications, etc, on va lui donner la possibilité d’avoir une nouvelle qualification et une seconde chance.
Le départ de Sarah Sanchez et le passage de flambeau ?
C’est la première fois que je vis un passage de relais aussi bien préparé et rigoureux, m’ayant permis de bien comprendre cet environnement. Sarah a été une bonne formatrice pour moi, elle m’a tendu la main. Je trouve que c’est quelqu’un qui a une sensibilité et une manière de voir les choses très intéressante. On partageait beaucoup de points communs et nous nous sommes retrouvées sur beaucoup de valeurs.
Je sais l’attachement qu’elle a pour son équipe, elle a su s’entourer de personnes très bien pendant des années. Ce sont des gens à qui elle manque, des entreprises aussi, qui aimaient beaucoup travailler avec elle.
Pour l’anecdote, lorsque Sarah a traité ma candidature, elle m’a contactée, interpellée, en me demandant : “Je ne comprends pas pourquoi vous postulez, votre profil ne correspond pas à la fiche de poste !”. Et puis, au final, nous avons beaucoup échangé et elle a compris mes raisons et les valeurs qui m’animent. Grâce à elle, j’ai pu défendre ma candidature.
Tes perspectives d’évolutions pour le Gemme Hérault et le GEIQ BTP Hérault ?
Pour le GEIQ, les perspectives sont :
- de trouver de nouveaux adhérents fiables, parce que l’on a toujours plus besoin de fiabilité et de solidarité entre les adhérents ;
- ne laisser personne sur le bord de la route ;
- un enjeu de notoriété et de pédagogie à cause des préjugés sur le secteur du BTP et de l’insertion.
Pour le Gemme 34 :
- Un gros enjeu de notoriété : faire comprendre l’intérêt de l’emploi partagé et apporter de la clarté sur le GE ;
- Enjeu de développement.
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