Interview de Benjamin Chevalier – Président du CRGE Occitanie
Peux-tu nous parler de ton arrivée et de ta prise de mandat au sein du Conseil d’administration du CRGE Occitanie ?
Je suis membre du Conseil d’Administration depuis plus de deux ans maintenant.
Le CRGE est une association gérée de manière paritaire : une passation d’ordre a eu lieu entre le collège salarié et le collège patronal. Je démarre cette prise de mandat dans un contexte où le CRGE est en bonne forme et œuvre au quotidien sur un sujet d’actualité, l’emploi. Les Groupements d’Employeurs (GE), correspondent de plus en plus à un mode de travail que les gens plébiscitent tout comme les employeurs, s’ils le connaissaient mieux.
On a un CRGE Occitanie qui fonctionne bien, avec des GE très qualitatifs, qui valorisent l’emploi de qualité, et avec tout de même de grands enjeux à affronter. Je suis accompagné de José Razafimandimby, vice-président, qui était lui-même président précédemment. C’est une équipe qui permet de garder une certaine stabilité et cohérence pour le CRGE.
Quelles sont tes autres casquettes et activités principales en parallèle de ce mandat ?
Alors ma première casquette c’est celle d’entrepreneur, je n’aime pas trop le terme de “chef d’entreprise” car dans “chef d’entreprise” il y a “chef”. Ce terme est parfois galvaudé : mon ambition, c’est d’être un acteur du développement des entreprises, où en tout cas d’être moteur et de tirer les équipes vers le haut, de pouvoir développer des projets. Donc, je suis avant tout « entrepreneur » et dirigeant d’un cabinet de conseil en achat, avec une dimension responsable en lien avec l’emploi durable, une thématique qui m’est chère.
Et puis de l’autre côté, je suis représentant de la CPME Occitanie, puisque je suis vice-président Hérault depuis maintenant un peu plus de 5 ans.
On me dit souvent que j’ai plein de casquettes à mon actif, mais je réponds qu’il y a certains mandats qui ne me prennent pas beaucoup de temps. Déjà, j’adore ce que je fais, il y en a le weekend qui sont dans un club de foot ou dans une association caritative, qui vont faire des maraudes le soir pour donner de la nourriture aux sans-abris. Nous avons tous notre place et notre rôle finalement dans cette société, et moi c’est celle-là. J’ai la chance d’avoir une entreprise qui se porte bien et des équipes qui me permettent de pouvoir libérer du temps sur mes activités parallèles.
Peux-tu nous parler un peu plus d’Ameliore ?
Ameliore, c’est un cabinet que j’ai fondé en 2014, notre métier c’est d’accompagner les organisations publiques et privées vers ce que l’on appelle la triple performance (Performance Economique – Sociale – Environnementale). Nous sommes une équipe de 7 et nous déployons des actions de conseil, d’audit et de formation auprès de ces structures, sur ces grands enjeux que sont la responsabilité de l’achat et de la chaine d’approvisionnement. Changer sa façon d’acheter est fondamentale maintenant et pour les années à venir.
Quelles sont tes ambitions et perspectives pour le CRGE Occitanie?
La première ambition, c’est de continuer à faire connaître les Groupements d’Employeurs aux entreprises et aux associations. C’est l’avantage du paritarisme dans une association telle que le CRGE Occitanie, on peut pousser d’un mandat sur l’autre sur des curseurs un peu différents, et globalement, pour moi, l’outil Groupement d’Employeurs n’est pas suffisamment connu auprès des entreprises. Bien-sûr, il faut continuer à développer aussi auprès des associations.
La seconde ambition, c’est de continuer à ce que le CRGE remplisse parfaitement les missions confiées par l’État et la Région Occitanie. Nous sommes reconnus comme l’acteur du développement et de la pérennisation des Groupements d’Employeurs pour un emploi de qualité. Ça c’est fondamental, car nous avons une mission à remplir qui nous est confiée par ces entités et un véritable savoir-faire permettant de garantir le bon développement des GE sur notre territoire. Même si aujourd’hui nous sommes très bien reconnus par nos parties prenantes, il faut encore que l’on accélère et que l’on se déploie, notamment auprès des départements et des EPCI (communautés de communes), qui ont dans leur giron la partie développement économique. Nous avons un système unique en France notamment par sa gouvernance et il faut faire connaitre nos réussites.
En tant que chef d’entreprise, pourquoi ferais-tu appel à un Groupement d’Employeurs ?
La première chose, c’est que ça permet d’avoir une expertise sur des métiers ou des postes sur lesquels on ne pourrait pas avoir recours directement, parce que l’on n’a pas la capacité ou le besoin de proposer un temps plein ou les moyens. Donc c’est pour moi un outil qui est fondamental pour permettre aux TPE/PME notamment d’avoir accès à des compétences spécifiques.
Il y a également le fait de ne pas avoir à gérer toute la partie administrative, de pouvoir proposer un CDI au salarié et de pouvoir choisir son salarié. Il y a une réelle relation qui s’instaure entre l’entreprise et le Groupement d’Employeurs, et le salarié est intégré et considéré comme tout autre salarié de l’entreprise.
Comment tu qualifierais le CRGE Occitanie en trois adjectifs ?
Collectif – Ecosystème – Positif.
L’emploi ce n’est pas être du côté des salariés et de celui des entreprises. J’ai été salarié et aujourd’hui je suis de l’autre en tant qu’employeur. La vie ce n’est pas ou blanc ou noir, on peut se retrouver à n’importe quel moment d’un côté ou de l’autre et on aura besoin de ces ressources. Pour répondre aux questions d’emploi, il faut jouer collectif et comprendre que l’on fait partie d’un écosystème fragile. Et positif, car le Groupement d’Employeurs permet de créer un écosystème positif au déploiement de l’emploi sur le territoire, avec aujourd’hui presque 4500 emplois en GE en Région.